Cliquez ici pour retourner au site principal

Precedent

Détournements Electromusicaux - 19/05/2011 - Collège de Pouilley-les-Vignes

Contacter l'auteur du site

Pour la deuxième année consécutive, l'association le Citron Vert en partenariat avec des collèges de Franche-Comté, poursuit le projet "détournements électromusicaux".

Il s'agit d'une une action de formation pour les élèves de 3ième autour de la musique électronique.

Les enseignants intègrent dans le programme la construction et l'utilisation d'appareils de musique électronique tout au long de l'année ; plusieurs séances se déroulent avec l'intervention des membres du Citron Vert en classe.

Avec Loïc - plus connu dans la scène musicale underground sous le pseudo Matoz, du groupe Les Pattes Folles - nous sommes intervenus quatre jours en mai dans le cours de Technologie de David Boaglio, professeur au collège de Pouilley les vignes.

Trois classes de 3ièmes sont concernées.

Les élèves doivent construire plusieurs modèles d'instruments :

Le Bleep-o-tron :

Photo

Une fois raccordé à un claver d'ordinateur, une souris et des enceintes, cette carte se révèle être un vrai synthétiseur, avec plusieurs instruments, des LFO, ...

Le Thingamagoop :

Photo

C'est un petit piano dont les touches sont remplacées par un stylet. Il permet des effets intéressants.

Le Nebulophone :

Photo

Il s'agit d'une sorte de thérémin lumineux.

Avant notre intervention, David Boaglio a reformaté entièrement son cours autour de ces projets, tout en suivant le programme scolaire.

Par exemple, les élèves ont réalisés des études de prix, dessiné en 3D les pieds utilisés pour supporter les cartes...

[lire la suite >>]


[<< paragraphe précédent]

Photo

Notre intervention correspond à la fin du projet, avec le montage des cartes, et les essais.

Avec 3 adultes pour 24 élèves, les conditions sont idéales

Les élèves, très motivés par ce projet, ont avancé rapidement. Pour occuper le groupe plus longtemps, Loïc a eu l'idée de proposer un extra aux élèves en leur faisant dépanner des cartes défectueuses. Etant moi-même des connaissances dans ce domaine, je laisse de côté mon appareil photo et prend en charge à chaque séance deux élèves.

Me voilà donc dans la peau d'un professeur, alors que j'ai encore l'impression que mon passage date d'hier... Soudain, j'ai la possibilité de faire ou dire ce que j'aurais aimé voir à l'époque en tant qu'élève.

Je me rends vite compte que les élèves sont très différents et qu'il n'est pas pertinent de suivre scrupuleusement la même démarche avec tous.

A l'heure où la tendance est plutôt aux classes surchargées, j'ai la chance de n'avoir pendant une séance que deux élèves à prendre en charge.

Pour décrire la suite je prendrais deux exemples.

Mes deux premières élèves sont un peu inquiètes. Je leur demande si elles sont à l'aise en physique et en mathématiques - ces matières sont particulièrement utile en l'électronique - elles me répondent que non.

Je les rassure en leur disant que la plupart du temps, un bon sens de l'observation et de la logique suffisent à réparer quelque chose.

Photo

En les laissant tester et comparer une carte défectueuse et une en bon étant, et en les guidant un peu, elles arrivent au bout du problème.

Elles ont réussi sans avoir eu recours aux maths ni aux schémas ; l'expérience est réussie, nous avons démystifié la technique !

A l'opposé, le groupe suivant est particulièrement calé. Au bout de quelques minutes les élèves identifient tous les problèmes et proposent les bonnes solutions.

Je me reconnais un peu en eux, j'avais leur âge quand j'ai commencé à créer mes propres circuits imprimés dans le grenier des mes parents.

[lire la suite >>]


[<< paragraphe précédent]

Je décide d'orienter la séance différemment.

Les "petits scientifiques" sous-estiment souvent l'importance de l'expression orale et écrite.

Je leur demande d'imaginer qu'ils sont dans le service après vente d'une entreprise, et doivent communiquer avec d'autres collègues.

Je leur demande de rédiger un texte pour expliquer à d'autres élèves comment trouver les pannes. Puis un autre sous forme de consignes pour ceux qui seraient chargés de faire les réparations.

A la fin de notre intervention, toutes les cartes sont terminées et en fonctionnement. Loïc réalise une démonstration, ensuite nous laissons les élèves essayer chaque instrument et imaginer ce qu'ils pourraient faire avec.

Bien que financièrement accessibles, les cartes électroniques ne sont pas de mauvaise qualité et les sons produits correspondent à ceux de vrais synthétiseurs utilisés des années 1960 à nos jours.

Les élèves reconnaissent rapidement des sons correspondants à ceux utilisés dans plusieurs chansons et bandes originales de films.

Photo

Lorsque nous quittons le collège, tout le monde a envie de reconduire l'expérience l'an prochain.

Plusieurs facteurs expliquent le succès de ce projet.

D'abord l'implication de l'équipe pédagogique. David Boaglio ayant adapté le programme de l'année autour du projet, les élèves ont pu voir aboutir une idée du début à la fin.

Ensuite la nature du projet en lui-même. Les musiques électroniques correspondant au milieu culturel où les élèves évoluent dans leur vie extrascolaire.

Enfin l'encadrement par des adultes venant de l'extérieur ; ce contexte est apaisant pour les élèves un peu fâchés avec l'école, et surtout avoir plus d'un éducateur pour dix élèves est un avantage pédagogique certain.

Ci-dessous quelques photos de la formation.

Cliquez ici pour voir le reportage de l'an dernier. Mené à l'époque conjointement avec le festival Electroclique, j'avais pu suivre les interventions en cours de musique, et la restitution des élèves en public.


Le Citron Vert
Association musicale
Icone

W3C HTML

© Rémy LUCAS 1999-2013 - Contacter l'auteur

W3C CSS